La situation économique de la filière hippique n’est pas au beau fixe. Confronté à une baisse de paris, le pmu fait face à une crise qui était sous-jacente depuis plusieurs années. La difficulté de renouveler la clientèle est le problème principal mais pas seulement. La baisse des rapports a également joué son rôle, tout comme la concurrence.
Devant la multiplication des défis, le gouvernement a décidé d’agir pour relancer l’activité. Une réforme nommée Pacte PMU 2030 est à l’ordre du jour. L’objectif est de changer le statut, ainsi que la gouvernance du PMU. Groupement d’Intérêt Économique, l’entité est détenue par France Galop et la Société d’Encouragement à l’élevage du Trotteur Français (SETF).
Avec environ 40.000 emplois inhérents au groupe, ce sont 8 % des mises qui en permettent le bon fonctionnement, 75 % retournant aux parieurs. De son côté l’Etat récupère 9 %.
Avec une baisse des recettes de l’ordre de 2 % en 2024, les perspectives pour 2025 ne sont pas meilleures, bien au contraire. Après la moitié de l’exercice actuel, la tendance était à la baisse de 4 %. D’ailleurs, les allocations au galop ont connu une baisse du même ordre début juillet pour pallier le manque à gagner. Le départ d’Emmanuelle Malecaze-Doublet, qui dirigeait le PMU depuis juillet 2022, n’a pas aidé, mais l’heure est désormais à l’action.
Suite à un rapport de l’Inspection Générale des Finances, la tendance semble se confirmer et la sonnette d’alarme a été tirée. Ainsi, le gouvernement a décidé de venir en aide aux courses hippiques. Il prend les choses en main avec le Pacte PMU 2030, dont l’objectif est de faire évoluer le PMU en Groupe d’Intérêt Economique Commercial.
Le but de la manœuvre serait de constituer des réserves en cas de coup dur. Ainsi, en ne reversant pas totalement le bénéfice net aux sociétés mères, cela permettrait d’avoir une soupape et gagner en autonomie. Le but annoncé est de retrouver une dynamique propice à la croissance pour que l’ensemble de la filière retrouve toute sa splendeur.
Eric Woerth prend les commandes
Le gouvernement a choisi Eric Woerth pour piloter ce plan. Alors que l’Etat a recommandé aux sociétés mères de continuer leurs efforts pour faire des économies, France Galop a déjà effectué quelques coupes budgétaires. Afin d’atteindre un retour à l’équilibre, la société va continuer de réduire ses dépenses afin de réaliser son objectif d’ici 2029. Avec notamment des économies concernant les charges d’organisations, ce sont environ 20 millions d’euros qui seraient dégagés à cet horizon.
La guerre interne qui a pu exister entre France Galop et la SETF au sujet des comptes est mise de côté dans l’intérêt général de toute la filière. Eric Woerth n’aura pas une mission facile, mais le Pacte PMU 2030 sera déterminant pour l’avenir des courses hippiques. Définir la répartition entre les deux sociétés mères, ou encore revoir la gouvernance du PMU, sont parmi les actions qui vont impacter la filière. Celle-ci avait échappé de peu à une hausse de la taxation des paris hippiques cette année. Les prochains défis qui l’attendent sont de taille mais des nouveautés sont à prévoir. Avec la possibilité de parier sur des courses hippiques en direct est l’une d’entre elles. Introduite par la loi de Finance 2025, cela pourrait ouvrir des perspectives à une activité qui en a grandement besoin.



